« Nous participons à Ecotrophelia avec le souhait d’avoir notre plat végétarien dans toutes les cantines de France »
30 juin 2023Depuis plus de 20 ans, le concours Ecotrophelia rime avec étudiants et innovation alimentaire ! Le challenge ? Les équipes des étudiants candidats ont pour défi de proposer un nouvel aliment innovant, éco-conçu et engagé dans une démarche durable. Cette année, l’équipe candidate d’AgroParisTech était au Concours organisé à Rennes pour y présenter leur produit baptisé « Alentini », un pané végétarien gourmand. Elle n’y a pas remporté de Prix, mais compte bien poursuivre l’aventure en développant des partenariats industriels pour, pourquoi pas, retrouver ce plat dans toutes les cantines de France.
Le concours Ecotrophelia est destiné aux étudiants de niveau ingénieur issus de différents établissements d’enseignement supérieur centrés sur l’agro-alimentaire, le marketing et le design. Ce projet, monté en groupe, incite les étudiants issus de différentes spécialités à mettre en commun leurs compétences pour couvrir toutes les étapes du développement produit. Chaque équipe est composée de deux à dix étudiants, issus d’un ou plusieurs établissements. Le projet, développé sur l’année scolaire, doit intégrer: la description du processus de production, une étude de marché, un plan marketing cohérent et un business plan crédible.
Emma Dieterlen et Marie-Alix Sylvestre, toutes deux en dominante Conception et Développement de produits (3e année), nous en disent plus sur « Alentini », qu’elles ont développé avec six autres étudiants d’AgroParisTech, et qui est l’un des 19 projets sélectionnés cette année.
Pourquoi Alentini ?
E.D : « Nous voulions un produit végétarien, sain nutritionnellement et écologiquement parlant. Ensuite, on a réfléchi à un produit qui puisse être consommé hors foyer, avec un focus, pour nous, sur la restauration collective (écoles, hôpitaux, crèches, restaurants administratifs, etc.) : il fallait donc que ce produit rentre parfaitement dans la réglementation très stricte de la restauration collective, qu’il se conserve bien (surgelé), qu’il soit pratique à cuisiner et à servir. Nous avons rencontré des acteurs de la restauration collective : l’alimentation végétarienne n’y est pas encore assez développée, car il est plus facile de cuire des steaks que d’imaginer des alternatives protéinées ! Il fallait aussi penser à un produit local (français) sain (protéiné, riche en fibres et sans additifs) et fait important, gourmand à la fois : nous avons beaucoup brainstormé, et de tout ça est né Alentini, qui se déguste pané et qui se compose de lentilles et de sarrasin cuits comme un risotto, le tout farci d’emmental et sauce tomate.»
Au total, ils sont huit sur le projet, répartis en trois pôles : le pôle Conception et développement de produits (Emma, Marie-Alix et Ninon), le pôle Economie et gestion de produits (Clémence et Victor) et le pôle Génie des procédés, Qualité, Industrialisation (Maurine, Constance et Ruben). Ce qui les lie, c’est l’envie d’avoir la main sur un projet de A à Z, de développer un produit innovant depuis sa création jusqu’à sa finalisation. « J’aimais l’idée du côté entrepreneurial dans le cadre d’un projet structuré et où nous sommes accompagnés. Ce projet nous a demandé beaucoup de temps tout au long de l’année, mais il nous a galvanisé car il nous enrichissait par les connaissances à développer tout en donnant du sens et du concret à ce qu’on faisait »,précise Emma.
Et après le concours ?
E.D : « J‹aimerais continuer mon parcours dans l’analyse sensorielle : c’est un aspect important du comportement alimentaire, et ça me passionne de continuer dedans ! Concernant notre produit, on aimerait développer des partenariats industriels pour pouvoir retrouver notre plat partout dans les cantines de France. Nous avons énormément travaillé dessus, ce serait dommage que l’idée reste dans un placard. »
M-A.S : « Mon souhait est de populariser l’alimentation végétarienne, quelque soit le métier que j’exercerais. J’ai commencé à travailler dessus avec toute l’équipe sur Alentini, je souhaiterais continuer sur ce chemin, en m’intégrant à des start-ups ou à des groupes d’entreprises qui souhaitent innover au niveau alimentaire et en proposant des produits nutritionnellement qualitatifs et végétariens. Alentini reste notre «bébé», on a travaillé neuf mois dessus : il y a eu un vraie montée de compétences sur la gestion de projets. »
E.D : « Nous voudrions d’ailleurs remercier le corps enseignant qui nous a encadré et guidé : Paul Menut (Professeur en Ingénierie des Produits et Sciences des Aliments à AgroParisTech), Gwenola Yannous-Le Bris (professeure en Management de l’innovation, l’éco-conception et l’intégration du Développement Durable) et Agnès Marsset-Baglieri (directrice des formationsprofessionnelles et professeure en Nutrition Humaine et Formulation Alimentaire) . Nous n’étions pas que huit sur le projet mais onze, car sans eux nous n’aurions pas pu avancer comme nous l’avons fait. »
Zoom sur l'accompagnement pédagogique
Gwenola Yannou Le Bris, Professeure en Management de l’innovation, l’éco-conception et l’intégration du Développement DurableL'accompagnement pédagogique conduit pour ce genre de projet est multiforme : en début d'année, nous avons des réunions quasi hebdomadaires durant lesquelles le concept prend forme, les enquêtes et travaux à conduire sont progressivement définis et répartis. Ces réunions permettent également d'acter des prises de décisions majeures sur l'avancement de la définition du produit qui sera présenté à Ecotrophélia. Certains des travaux de formulation, enquêtes consommateurs et panels sensoriels sont conduits par les étudiants dans le cadre d'enseignements, d'autres sont menés durant leur temps libre. Un rapport d'un cinquantaine de pages hors annexes est transmis aux organisateurs du concours en avril. Ce rapport est relu par les enseignants et des échanges avec les étudiants sont organisés à cette occasion. Lorsque le projet est accepté pour concourir, une production alimentaire est réalisée sur un week-end par les étudiants avec le soutien des enseignants. Cette production s'accompagne d'une finalisation du stand à présenter et de premières répétitions de soutenances. Les enseignants accompagnent les étudiants jusqu'au bout, puisqu'ils sont aussi présents sur le site du concours et les soutiennent dans leur préparation à ses différentes étapes.
L'équipe au complet
- Emma Dieterlen, en dominante Conception et Développement de produits (3e année) et en stage de fin d’études chez l’Oréal, souhaite se professionaliser autour de l’analyse sensorielle
- Victor Lemaire, dominante Economie et Gestion d’Entreprise (3e année), travaille en conseil pour les acteurs de la santé
- Constance Lucet-Berille, master Procédés Biotechnologies Aliments (Université Paris-Saclay), poursuit une thèse en bio procédés
- Ninon Martin, dominante Conception et Développement Produits (3e année), poursuit ses études en master stratégie à HEC
- Ruben Rey, master Procédés Biotechnologies Aliments, souhaite continuer dans le génie des bioprocédés
- Marie-Alix Sylvestre, dominante Conception et Développement Produits (3e année), stage de fin d’études chez le groupe BEL (fromages), en gestion de projet en performance de l’innovation.
- Maurine Vicente, master Procédés Biotechnologies Aliments, souhaite continuer en biotechnologies industrielles
- Clémence Vidal, dominante Economie et Gestion d’Entreprise (3e année), travaille dans les achats de matières premières