« J’peux pas, j’ai prévention »
12 septembre 2024AgroParisTech, CentraleSupélec et l’IOGS annoncent le lancement officiel de « J’peux pas, j’ai prévention », un projet sur trois ans financé par la MILDECA (mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), en partenariat avec la Conférence des Grandes Écoles. L’objectif est de proposer aux étudiantes et étudiants et aux personnels des trois établissements des actions de prévention visant à limiter les consommations à risque via la promotion d’activités bénéfiques pour la santé et le bien-être.
Le projet « J’peux pas, j’ai prévention » vise 3 objectifs :
- Développer des temps de convivialité où la consommation de substances psychoactives n’est pas l’élément qui réunit.
- Favoriser chez les publics cibles la prise de conscience de ses usages propres pour les questionner et aller vers d’autres usages, plus protecteurs, sans avoir l’impression de perdre au change.
- Et bien évidemment, voir les types et taux de consommation de substances psychoactives diminuer dans les trois établissements.
Le leitmotiv des trois écoles : proposer des activités alternatives positives pour améliorer sa santé et son bien-être
Les trois écoles, partageant des convictions fortes sur le thème de la prévention, se sont unies pour construire le projet « J’peux pas, j’ai prévention » : il vise à créer les conditions d’un « environnement protecteur » favorable à la prévention et au sentiment de bien-être, tant sur le lieu d’études, de travail que sur les lieux de vie sur et hors campus.
L’ambition est de détourner les personnes concernées des pratiques nocives pour la santé pour les amener vers des comportements plus favorables à celle-ci, en s’appuyant sur les mêmes motivations que celles qui poussent à consommer des substances psychoactives : socialiser, diminuer le stress, la pression, augmenter les performances, etc.
Des enquêtes flash anonymes permettront chaque année d’identifier, de mesurer et d’évaluer les pratiques de consommation des élèves et des personnels et les motivations sous-jacentes à consommer des substances psychoactives. Les résultats de ces enquêtes permettront de construire, tout au long des trois ans du projet, des actions de prévention visant à promouvoir des activités bénéfiques pour la santé et le bien-être en privilégiant les pratiques ludiques et fédératrices du type « j’peux pas j’ai cuisine », « j’peux pas, j’ai sport », « j’peux pas, j’ai sophro, yoga, méditation », etc.
Ce projet est soutenu, côté étudiants, par l’Association de prévention étudiante Pascal de CentraleSupélec et les BDE des établissements partenaires. Pour les personnels, le projet s’appuie sur le réseau des conseillères et conseillers de prévention, des référentes et référents bien-être et santé des écoles ainsi que sur les psychologues.
D’une manière plus générale, les enjeux sous-jacents relèvent de la santé publique et de la réduction des risques : risques sanitaires de type addiction, dépression, problèmes physiologiques divers, chute, etc. ainsi que des risques en termes de violences de tout ordre, notamment sexistes et sexuelles.
La consommation de substances psychoactives, un phénomène de société
Les produits concernés sont de plus en plus diversifiés, avec en première ligne l’alcool, le tabac, le cannabis, les poppers et le protoxyde d’azote. La consommation de ces substances demeure un sujet préoccupant chez les jeunes : l’absorption d’alcool, chez les 18-25 ans, se situe en moyenne, entre 4 et 5 verres lors d’une soirée, sur une période de 90 à 110 jours par an (baromètre Santé Publique France 2021[1]). Ce phénomène est très présent au sein des grandes écoles et se caractérise par un mode de consommation spécifique parmi les étudiantes et étudiants : le binge drinking (alcoolisation ponctuelle importante dans un temps très court, avec recherche d’ivresse).
En ce qui concerne le tabagisme, selon la MILDECA, un quart des jeunes de 17 ans sont des fumeurs quotidiens et la tranche d’âge 18-35 ans serait la plus touchée par ce fléau[2].
Les problématiques de consommations à risque ne sont pas seulement l’apanage des étudiantes etétudiants des grandes écoles. Ainsi, les deux principales substances addictives consommées sur le lieu de travail sont l’alcool et le tabac : 27% des hommes et 23% des femmes sont fumeurs et ont une consommation qui s’intensifie ; 19,8% des hommes et 8% des femmes ont un usage dangereux de l’alcool. 11% des adultes de 18 à 64 ans sont des consommateurs réguliers de cannabis[3].