« Osez vivre une expérience hors de la France »
22 novembre 2024Cette semaine, cap sur le voyage et plus précisément, sur les échanges européens ! Partons à la rencontre de Jeanne Buttolo, étudiante en deuxième année à AgroParisTech et ambassadrice depuis septembre 2024 du programme Erasmus +.
Bonjour Jeanne. Avant de nous en dire davantage sur votre rôle au sein du programme Erasmus pour AgroParisTech, pourriez-vous revenir sur votre parcours avant d’intégrer notre école ?
J.B : Avant d’intégrer AgroParisTech, j’étais en DUT génie biologique option agronomie. Lors de ce cursus, j’ai choisi de sortir de ma zone de confort et de faire mon dernier semestre dans un autre pays européen, j’ai donc étudié durant près de six mois en Slovénie. Ça a été une expérience très enrichissante, que ce soit sur le plan scolaire (cours classiques en petit effectif et tout en anglais sur l’agriculture biologique, sur la « foot safety », sur la physiologie végétale et sur la nutrition pour les non ruminants), sur le plan professionnel ou encore sur le plan humain.
Justement, qu’est-ce que vous y avez appris sur ces plans-là ?
J.B : Durant mes études, j’étais déjà sensible à cette idée de partir à l’étranger. Vivre cet Erasmus, ça a ouvert mon horizon et surtout, ça a complètement changé ma perspective de vie. Car au départ, je pensais vraiment vouloir faire une carrière en France. Je me suis rendue compte que c’était vraiment plus qu’enrichissant de discuter avec des personnes qui venaient de pays et de cultures autres que les miens, que nous avions du coup des points de vue différents mais complémentaires. C’était très intéressant d’avoir des débats et discussions sur plein de sujets comme : comment est-ce qu’on envisage notre vie ? Comment évolue-t-on et étudie-t-on dans d’autres pays que la France ? Je me suis rendue compte qu’il y avait plein de possibilités de mondes professionnels, plus cosmopolites et plus tournés vers l’international et que ça me tentait beaucoup, beaucoup plus que de travailler dans un milieu exclusivement français. Je ne saurais pas exactement mettre les mots sur la différence d’interactions qu’il y a entre nous qui sommes étudiants Erasmus venant de plein de pays, mais je pense que c’est lié à notre communication, au fait de ne pas parler dans notre langue maternelle mais de devoir tous parler anglais. Déjà, ça nous met tous sur un pied d’égalité et ça amène dans nos échanges et nos réflexions un apaisement et une rationalité plus marqués…Pourquoi ? Sans doute parce que nous devons davantage réfléchir à notre façon de communiquer, nous prenons le temps de choisir nos mots. Ça rend les interactions plus apaisantes et plus bienveillantes.
Arrivée à AgroParisTech, vous devenez membre de l’UDE (Union des Elèves, association qui gère la vie étudiante du campus) et cherchez à organiser des voyages par et pour les étudiants.
J.B : Oui, je deviens membre et je suis active au « Pôle voyages », car j’ai déjà des idées en tête ! Je souhaitais organiser un voyage de plusieurs jours en Europe, que entre étudiants, avec l’idée de rencontrer aussi des locaux et de récréer, quelque part, l’« ambiance » Erasmus qui m’avait tant plu. Ça a été compliqué à organiser mais nous avons réussi ! Nous sommes partis quatre jours à Prague et ça a été de nouveau une belle expérience. C’était un pari de partir en mobilité douce (en car), sans référent « adulte », mais tout s’est très bien déroulé et mon message, qui était de montrer que ce n’était pas si compliqué de voyager en Europe, est passé.
C’est lors de votre stage au Salon de l’Agriculture en février 2024 que vous apprenez qu’on peut devenir ambassadeur Erasmus. Comment devenez-vous ambassadrice ?
J.B : Tout a commencé effectivement lors du Salon de l’Agriculture 2024 où j’y effectue, comme beaucoup d’étudiants de première année, un stage.Marine Godaux (directrice de la Direction des relations internationales et européennes) nous propose de témoigner de notre expérience Erasmus sur le stand de la Commission Européenne, chose qui m’enchante, car j’ai envie de raconter mon histoire à tout le monde ! Lors de mon témoignage, je suis repérée par la chargée de communication de l’agence Erasmus + qui me propose de devenir ambassadrice. Evidemment, ça m’intéresse et je laisse mes coordonnées ! Je suis recontactée durant l’été et là, on m’annonce que je peux débuter en septembre, sur une mission d’un an.
En quoi consiste le rôle d’ambassadrice d’Erasmus + ?
J.B : En tant que représentant du programme, nous sommes amenés à aller à la rencontre d’un maximum d’étudiants dans des évènements organisés par la commission européenne, que ce soit dans les salons, lors d’évènements de la vie étudiante, dans les lycées… Nous sommes très libres sur la forme mais l’idée est de faire connaître et fédérer les étudiants autour du programme Erasmus.
Si vous deviez décrire l’expérience Erasmus en trois mots, ce serait…
J.B : Alors très spontanément je dirais : Spontanéité, ouverture d’esprit et surtout…bonne ambiance ! Quand on vit une expérience Erasmus, c’est toujours dans un bon esprit, l’enthousiasme y est contagieux, on est focalisés sur le moment présent…C’est le moment où je peux dire qu’on est «vrai», il n’y a pas de faux-semblants car l’objectif est vraiment de vivre des moments conviviaux !
En quoi votre cursus à AgroParisTech a-t-il pu vous aider dans ce rôle ?
J.B : Ce j’ai appris à AgroParisTech me sert aussi dans mes missions : nous sommes amenés à aller vers les autres dès notre première année avec beaucoup de travaux de groupes, le projet de première année…Nous rencontrons aussi des acteurs de terrain, nous devons donc rester toujours curieux et ouverts. Il faut dire aussi qu’AgroParisTech nous prépare vraiment bien à l’oral, ce qui est un plus également. Promouvoir l’Europe à AgroParisTech, c’est finalement quelque chose qui me semble assez naturel, ça enrichit même notre cursus qui traite davantage des problématiques françaises finalement.
Quelle importance accordez-vous aux échanges internationaux dans le domaine des sciences vivants ?
J.B : C’est d’une importance capitale. Chaque pays a ses problématiques, et s’y intéresser permet de prendre du recul, d’avoir une vision globale. Par exemple, en Espagne ils vont mettre un accent beaucoup plus important sur l’eau alors qu’en Suède on traite beaucoup plus des interactions entre fermes et entreprises. De savoir ça permet d’avoir une vision plus complète, plus globale. Nous avons beaucoup à apprendre des autres pays, que ce soit dans le domaine de la recherche ou de l’innovation. Pour moi, partir à l’étranger, ça doit être primordial pour un futur ingénieur. Actuellement, je cherche des stages en Europe pour mes 2e et 3e année et aussi pour mon année de césure. En fait, j’avais une appréhension avant de partir en Slovénie mais cette expérience m’a beaucoup trop enthousiasmée pour que je m’arrête là ! J’ai besoin de découvrir notre continent. Chaque pays européen, même le plus petit, a des richesses à découvrir, donc je suis ouverte à tout, même au plus petit pays à priori inconnu. Si demain on me propose l’Estonie, je dis banco !
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes étudiantes et étudiants qui appréhendent de voyager ?
J.B : Oser vivre une expérience hors de la France : j’ai voyagé pas mal en Europe et partout c’était safe, ça a toujours été que du positif. Oser sortir de votre zone de confort, vous ne le regretterez pas !