Ingénieur

3A - Ingénieur 3e année

Dominante Gestion des interactions Eau-Agriculture face aux Changements globaux Publié le 23 avril 2024

GEAC

Les interactions entre eau et agriculture sont aujourd’hui au cœur de questionnements prioritaires, notamment dans les pays marqués par des contextes de rareté de l’eau. La sécurité alimentaire et l’accès à des régimes alimentaires plus diversifiés d’un grand nombre de pays dépend de ces interactions, dont l’équilibre est mis en question par les changements globaux (changement climatique, croissance démographique, urbanisation, évolutions sociétales des perceptions liées à l’eau,…). L’agriculture utilisant environ 70% de la ressource en eau au niveau mondial, une gestion durable et intégrée de cette ressource paraît indispensable tant au niveau quantitatif qu’au niveau qualitatif. La sobriété vis-à-vis de la ressource en eau, l’économie circulaire, le stockage de l’eau, la protection de la ressource vis-à-vis des contaminants historiques et émergents, sont des questions brûlantes sur la scène nationale comme internationale qu’il convient d’appréhender par des actions coordonnées au niveau des territoires.

Du point de vue de la gestion quantitative, l’adaptation de l’agriculture aux changements globaux repose sur des stratégies plurielles entre irrigation, aridoculture, sélection et stratégies culturales ou accès à des ressources alternatives. Du point de vue de la gestion qualitative, la qualité de l’eau utilisée pour des usages agricoles, et la pression qu’exerce l’agriculture sur les écosystèmes aquatiques et semi-aquatiques sont de plus en plus questionnées par le grand public. Les leviers techniques et technologiques (dont agroécologie et mesures correctives proposées dans le cadre de l’ingénierie écologique), réglementaires et organisationnels, doivent être pensés conjointement afin d’obtenir des résultats significatifs sur la protection de la ressource en eau de surface et souterraine. Enfin, les changements globaux eux-mêmes apportent de nouvelles opportunités qu’il convient d’évaluer tant au niveau sanitaire et environnemental, qu’au niveau économique, social et organisationnel.

Le succès des adaptations aux changements globaux nécessite une concertation entre acteurs, regroupant une grande diversité d’intérêts et de perceptions souvent divergents (agriculteurs, collectivités locales, grandes sociétés d’aménagements, associations d’irrigants, chambres d’agricultures, associations, ONGs, bailleurs de fonds…). La gestion des interactions eau et agriculture nécessite d’appréhender les différents niveaux de gouvernance des eaux (bleues, vertes, grises), où les imbrications d’actions réalisées à différentes échelles spatiales et temporelles résultent en une complexité propre à chaque contexte géographique. Cette complexité est dans certains pays exacerbée par le foisonnement réglementaire autour de l’eau et de l’agriculture. L’eau joue enfin un rôle fondamental dans le développement d’un grand nombre de pays, et comprend une dimension géopolitique qu’il est indispensable de percevoir pour mettre en place des mesures de gestion adaptées.

Le pôle d’enseignement et de recherche montpelliérain dispose de compétences uniques en France et à l’international autour des interactions eau et agriculture : 400 chercheurs du domaine de l’eau, 2700 chercheurs en agronomie, exerçant notamment dans des contextes internationaux Sud (IRD, CIRAD). Montpellier est un centre UNESCO majeur sur la thématique de l’eau, abrite la fondation Agropolis International, un centre CGIAR et est à l’origine du pôle de compétitivité AquaValley, signes de la reconnaissance internationale du savoir-faire local autour de ces questions. La Dominante d’Approfondissement (DA) s’appuie sur ces connaissances/compétences et propose un cheminement pédagogique fondé sur l’acquisition de compétences en premier lieu biophysiques, puis présente les acteurs, les politiques, les modes de gouvernance autour de l’eau, pour proposer des clés permettant de mettre en œuvre des stratégies de gestion locales et territoriales. Le fort investissement de la communauté montpelliéraine (secteur privé, secteur public académique et territorial) autour des différentes thématiques des formations « Eau » permet de s’appuyer sur un socle de formations existantes, et permet aussi de décloisonner les enjeux de gestion, innovation et développement dans la formation de la DA. C’est pourquoi les ingénieurs de la DA seront formés à 75% avec les masters 2 de la mention Sciences de l’Eau (la mention Sciences de l’Eau regroupe 6 parcours de masters couvrant une large variété de disciplines en Sciences de l’eau, et portés par plusieurs établissements montpelliérains, dont AgroParisTech), pour garantir un enseignement de pointe sur les aspects thématiques.

L’objectif de cette Dominante d’Approfondissement est d’accompagner les étudiants-ingénieurs dans le développement de leurs connaissances sur les interactions eau et agriculture. En particulier, à l’issue de leur formation, ceux-ci seront en mesure de relever des défis relatifs à :

  • La gestion quantitative de l’eau (production en contexte de manque d’eau, gestion des pénuries, recours à l’irrigation, adaptation des systèmes de culture…),
  • La gestion qualitative de l’eau (protection de la ressource vis-à-vis des polluants agricoles, adaptation de la qualité de l’eau pour différents usages agricoles),
  • La compréhension et l’anticipation des problématiques en lien avec les changements globaux par des pratiques innovantes,
  • En contexte international et méditerranéen (en particulier contextes arides et semi-arides)
  • En mobilisant une approche socio-technique basée à la fois :
  • Sur la maîtrise des fondements biophysiques des problématiques abordées,
  • Sur la compréhension des enjeux politiques, économiques et de gouvernance des territoires concernés.