« Le solde de la taxe d'apprentissage, c'est un levier d'actions concrètes et à plusieurs niveaux »
27 avril 2023Pourquoi et comment soutenir une grande école d’enseignement supérieur comme AgroParisTech ? Parce que les enjeux actuels et à venir sont immenses et que cela a un coût, il existe un dispositif annuel essentiel pour l’établissement : le versement du solde de la taxe d’apprentissage. Maryvonne Lassalle-de Salins, directrice des partenariats et Sophie Feuillet, chargée de mission à la Direction des partenariats, nous en disent plus sur le nouveau circuit de collecte et de fléchage du solde taxe d’apprentissage mis en place cette année, et sur ce que représente ce soutien.
Maryvonne Lassalle-de Salins, avant de parler enjeux, pouvez-vous nous rappeler ce qu’est la taxe d’apprentissage ?
M.L.S : La taxe d’apprentissage est un impôt. Une partie du montant de la taxe , « le solde », peut être versée librement par les structures et organisations qui sont assujetties à la taxe d’apprentissage. Ce qui change en 2023 c’est que le versement se fait à l’Urssaf et non plus directement aux établissements. En parallèle, les organisations verseuses doivent déclarer à qui elles veulent octroyer le versement du solde sur une nouvelle plateforme de la caisse des dépôts et consignations (la plateforme SOLTéA). Les circuits sont différents des années précédentes, ça peut donc susciter un certain nombre d’interrogations auprès de nos interlocuteurs.
S.F : Pour précision : le prélèvement par l’Urssaf se fait après la déclaration sociale nominative (DSN) du mois d’avril par les entreprises. Et c’est après le fléchage sur la plateforme SOLTéa, que les fonds seront redistribués aux établissements bénéficiaires indiqués. L’ouverture de la plateforme est fixée cette année au 25 mai 2023 !
Pourquoi soutenir AgroParisTech ?
M.L.S : D’abord parce qu’AgroParisTech est un établissement de référence avec plus de 200 ans d’expérience. Doté d’une identité forte, il couvre largement les différents domaines liés aux sciences du vivant. Nous accompagnons et formons nos étudiants, engagés et conscients des enjeux actuels et à venir dans nos domaines : ce sont eux, demain, qui seront créateurs de solutions, qu’elles soient techniques ou organisationnelles.
Ensuite parce qu’AgroParisTech est autant un établissement ouvert sur le monde (200 accords internationaux avec 150 universités partout dans le monde) qu’un établissement implanté dans tout le territoire français (sept campus en France métropolitaine et un en Guyane) : nous accordons une grande importance au terrain, à la pratique, aux liens avec les milieux socio-professionnels.
Maryvonne Lassalle-de SalinsLe solde de la taxe d'apprentissage permet autant le financement de visites d'usines et de voyages d'études que de mises à disposition d'ouvrages académiques. Mises bout à bout, toutes ces activités, très formatrices, sont lourdes à organiser logistiquement et forcément, elles ont un coût.
Pourquoi est-ce que la taxe d’apprentissage est un enjeu important pour l’établissement ?
M.L.S : C’est surtout un enjeu important pour la formation. Le solde de la taxe d’apprentissage, c’est un levier d’actions à plusieurs niveaux : elle permet de financer l’achat de matériels, de faire venir des intervenants extérieurs, d’organiser des visites terrain… Pour donner un exemple, l’année dernière, le solde de la taxe d’apprentissage a participé à l’achat de matériel, notamment pour notre nouvel espace de travaux pratiques de 2500 m² sur notre campus de Palaiseau.
S.F : Dans un autre registre, elle peut financer aussi la formation des étudiants animateurs de la Fresque du Climat, qui ouvre la première année du cursus ingénieur.
M.L.S : Oui. Autre exemple, l’organisation, pour toute la promotion de première année, de visites d’usines et pour la deuxième et troisième année, de visites de terrain et de voyages d’études. Les voyages d’études, organisés sur deux / trois jours, consistent à rencontrer des acteurs de terrain. Avec au programme : des lectures de paysages, des visites de bassin versant, des visites d’usines à thème, des études de filières agricoles en rencontrant l’ensemble des acteurs de la chaîne…Ces évènements réguliers et ponctuels sont aussi nécessaires aux étudiants que la mise à disposition d’outils numériques et pédagogiques : notre bibliothèque gère un certain nombre d’abonnements auprès d’éditeurs académiques, et il est nécessaire qu’ils soient accessibles à tous sur le campus. Mises bout à bout, toutes ces activités, très formatrices, sont lourdes à organiser logistiquement et forcément, elles ont un coût !
Maryvonne Lassalle-de SalinsNotre souhait est que le lien avec les entreprises aille au-delà du versement du solde de la taxe : le Forum Vitae, évènement annuel de rencontres avec un fort enjeu de recrutement, en est un bel exemple.
De nouvelles formations ont-elles vu le jour ?
S.F : Dans les nouveautés 2022 au niveau de la formation, nous pouvons citer l’ouverture de deux nouvelles dominantes d’approfondissement dans le cursus ingénieur : « Cosm’éthique : conception, production et usages de produits cosmétiques durables » et « Gestion des interactions Eau et Agriculture face aux Changements globaux : GEAC ». Au-delà de la formation, la taxe permet aussi de soutenir des projets étudiants d’envergure sur le plan de l’environnement et du développement durable, comme la participation par exemple d’un groupe d’étudiants observateurs à la COP27 (après la COP26 en 2021).
Quels types d’entreprises soutiennent AgroParisTech aujourd’hui ?
S.F : Sans rentrer dans le détail, les types d’entreprises qui nous soutiennent sont en majorité dans les secteurs de compétence de l’établissement.
M.L.S : Il y a certes des grosses entreprises (le montant de la taxe d’apprentissage est proportionnel à la masse salariale), mais il y a aussi beaucoup de petites entreprises qui nous soutiennent à leur échelle. Quelle que soit l’aide qu’elles nous apportent, elles nous sont précieuses !
Notre souhait est que le lien avec les entreprises aille au-delà le versement du solde de la taxe : le Forum Vitae, évènement annuel de rencontres avec un fort enjeu de recrutement, en est un bel exemple.